17 salariés de chez PSA demandent la majoration de leurs horaires de nuit devant le Conseil des Prud'hommes

par Candide Blomme

17 salariés du site PSA de Charleville ont saisi le conseil des Prud'hommes afin de réclamer la majoration de leurs horaires de nuit, non payée depuis plusieurs années par leur employeur. Sur le site de Charleville-Mézières, PSA a mis en place des équipes de fin de semaine, également appelées équipes de suppléance, permettant au site de travailler 24 heures sur 24. Chaque semaine, ce sont donc près de 330 employés qui effectuent des horaires de nuit, 1 semaine sur 3, les salariés travaillant en triplage (3-8).

Cependant, l'article L3131-19 du code du travail précise que « La rémunération des salariés de l'équipe de suppléance est majorée d'au moins 50 % par rapport à celle qui serait due pour une durée équivalente effectuée suivant l'horaire normal de l'entreprise ». Une majoration non appliquée par le Groupe PSA depuis plusieurs années.

Pour le Cabinet Capstan, défenseur du groupe PSA, la raison est simple : « Il n'y a pas d'équipe de nuit sur le site PSA de Charleville-Mézières, il n'y a que des salariés en triplage ».

Cette perte de salaire, concernant 188 salariés, correspond à une somme de 1000 à 1200 euros par salariés sur 3 ans, soit plus de 200 000 euros au total pour les 17 salariés ayant porté le dossier devant le tribunal desPrud'hommes. Pour François Cazeaux, Secrétaire Général CGT à PSA Charleville, c'est tout bonnement « du vol ».

François Cazeaux, au micro de Radio 8

Chaque salarié ayant porté l'affaire devant le Conseil des Prud'hommes réclame aujourd'hui 5000 euros de dommages et intérêt pour « résistance abusive de l'employeur ». Un affaire aux allures de déjà vu puisque la même procédure a été menée dans plusieurs départements, et notamment dans le Nord, où les salariés ont eu gain de cause, en première instance, en appel et en cassation. Le tribunal rendra son jugement le 3 décembre prochain.