Les trois Ardennais soupçonnés de trafic d'animaux sauvages protégés placés sous contrôle judiciaire dans l'attente de leur jugement, le 7 janvier prochain

par Candide Blomme

Norbert, 33 ans, et Sébastien, 44 ans, étaient présentés ce vendredi devant le tribunal judiciaire pour y être jugés en comparution immédiate pour un trafic d'espèces protégées en bande organisée. Prévenu dans cette affaire également, Marc, un vétérinaire Ardennais de 45 ans, comparaissait, libre mais sous contrôle judiciaire, pour complicité de cession et de détention d'espèces protégées.

Les faits ont été mis au jour en mai 2020 lorsque les pompiers ont été appelés à intervenir dans un immeuble de Vrigne-aux-Bois, pour la présence d'un serval. Le parquet de Charleville-Mézières saisissait alors la gendarmerie et le service départemental de l'Office Français de la Biodiversité. Suite aux premières investigations, l'Office Central de Lutte contre les Atteintes à l'Environnement et à la Santé publique était co-saisi.

L'enquête permettait de matérialiser un trafic d'espèces protégées et d'identifier les principaux mis en cause, parmi lesquels un vétérinaire Carolo, suspecté d'identifier les animaux sauvages avec des puces d'animaux domestiques.

Une opération judiciaire était déclenchée le 30 novembre dernier, dans 5 départements Français, ainsi qu'en région Parisienne. 60 gendarmes étaient mobilisés sur ce démantèlement, ainsi que 20 agents de l'OCLAESP et 20 de l'OFB. Neuf personnes étaient interpellées et placées en garde à vue. Les perquisitions menées permettaient de mettre la main sur du numéraire, environ 20 000 euros, des documents, et des animaux sauvages : des servals, un caracal, une tortue d'Hermann et des perroquets gris du Gabon.

Encourant 2 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende, le double pour Sébastien puisqu'en récidive, les trois prévenus ont demandé un délai afin de préparer leur défense. « Ce ne sont pas seulement des gros chats, ce sont avant tout des gros sous », expliquait le Procureur de la République, Laurent de Caigny, qui requérait la détention provisoire pour chacun d'entre eux.

Le tribunal a finalement renvoyé l'affaire au 7 janvier prochain et ordonné le placement sous contrôle judiciaire des deux prévenus incarcérés et le prolongement du contrôle judiciaire pour le vétérinaire.

A l'issue de l'audience, Maître Ahmed Harir, avocat d'un des prévenus, livrait ses impressions, au micro de Radio 8