Accident ferroviaire à Rumigny : le tribunal de Charleville-Mézières renvoie le dossier au 15 mai 2023
Tous les protagonistes étaient présents ou représentés à l’audience du tribunal correctionnel de Charleville-Mézières, ce lundi, pour débattre de l’accident ferroviaire qui avait eu lieu le 16 juin 2021 à Rumigny. Prévenus, avocats, représentant du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours), victime, étaient dans la salle, prêts à s’expliquer. Un interprète a même prêté serment à la barre pour faciliter le débat entre les magistrats et les prévenus venus d’Allemagne.
Après quelques échanges avec eux, le tribunal a décidé de renvoyer cette affaire au 15 mai 2023 à 13 h 30. Deux raisons expliquent ce renvoi. Selon la défense, le dossier lui a été communiqué tardivement. Donc il lui faut du temps pour l’étudier. Une autre raison concerne l’expertise judiciaire, actuellement en cours et dont on attend la modélisation pour savoir exactement ce qui s’était passé.
Ce 16 juin 2021, à 3 heures du matin, un convoi exceptionnel transportant un yacht et un train dont les cuves contenaient de l’acide phosphorique étaient entrés en collision. Sept wagons avaient déraillé, le bateau s’était enflammé. Le plan anti-pollution avait été déclenché. Pendant trois jours, les sapeurs-pompiers spécialistes de produits chimiques avaient travaillé sans relâche pour juguler la pollution, sécuriser le site, organiser le trafic routier et ferroviaire. Un long travail de fourmi.
Deux sociétés sont concernées : l’allemande Sleepy Yacht-und Spezialtransporet Gmbh and Co.KG et la française SARL Polymer Compounds. Elles sont poursuivies pour “blessures involontaires, accident sur un chemin de fer, dans une gare ou une station…”. Avec elles, sept autres prévenus en tant que personnes physiques. Elles n’ont pas pu développer leurs arguments. Elles auront l’occasion de le faire en mai prochain. Ce délai permet aussi au tribunal d’étudier ce dossier complexe avant de le présenter au cours d’une audience collégiale qui y sera consacrée.
Le conducteur du train, blessé au cours de cette collision, s’est constitué partie civile, tandis que l’Agence Veolia eau CGE, elle se présente comme victime.