Ardennes : les barrages submergés par la Meuse, rien d'anormal
Le poste d’observation des 21 barrages fluviaux ardennais dispatchés sur la Meuse est basé à Lumes, siège local de Bameo. L’entreprise est gestionnaire pour VNF de l’Aisne mais aussi la Meuse, soit 250 kilomètres entre Verdun et Givet. Bameo a d’ailleurs construit l’ensemble des barrages automatiques et veille via sa filiale Semao à l’exploitation et à la maintenance de ces ouvrages derniers cris.
« Nos barrages servent à maintenir un niveau d’eau constant pour permettre la navigation des bateaux » glisse d’entrée le directeur de Bameo Thibault Alex.
La vision actuelle des barrages sur la Meuse pourrait en surprendre plus d’un. Alors qu’habituellement la retenue d’eau provoque une cascade en aval, de nombreux barrages se sont comme volatilisés avec la montée des eaux. « On dit qu'ils sont effacés, rectifie le directeur de Bameo avec son jargon professionnel.
Le directeur de Baméo Thibault Alex pour Radio 8 Ardennes
Des barrages construits notamment dans les Ardennes non pas pour objectif de gérer les crues mais pour faciliter la navigation
Les explications du président de Semao Jean Marc Raschi
Un fort débit du fleuve sur une longue durée génère donc un phénomène de crue et c’est ainsi que la Meuse finit par sortir de son lit naturel. Les chiffres rappellent cette logique finalement mathématique. L’été la Meuse présente un débit de 20m3/seconde et peut monter à 200m3/s en temps normal. À partir de 400m3 le rythme s’accélère et influe sur le fonctionnement des barrages. « Ace jour nous sommes à 515m3 , glisse Thibault Alex. En fonction de la largeur du fleuve le niveau de l’eau peut alors monter rapidement. 15 de nos 21 barrages sont effacés à ce jour. » « Et d’autres vont s’ajouter les jours prochains vu la météo peu favorable", glisse le président de Semao Jean-Marc Raschi, le regard rivé sur les écrans de régulation des barrages. Avant de poursuivre factuellement : " C’est la nature qui reprend ses droits. »
Si les champs, certaines portions de bitume et voie verte commencent à se laisser gagner par le fleuve, l'heure n’est pas encore à l’inquiétude selon les professionnels. En 1995 lors des inondations, le débit d’eau de la Meuse était de 1500m3/seconde.