Les escortes pénitentiaires en grève après la mort de deux de leurs collègue dans l’Eure, le jugement d’un trafic de stupéfiants d’ampleur renvoyé en juillet prochain
Jason, John, Enzo, Adama, Yanis, Nassim, Mehdi et Lucas sont les 8 prévenus âgés de 22 à 30 ans qui comparaissaient, à compter de ce mardi 14 mai, pour trafic de stupéfiants, devant le tribunal correctionnel de Charleville-Mézières. Une audience qui devait se dérouler sur 3 jours, mais qui ne se passera finalement pas tout à fait comme prévu.
Après un début d’audience avec deux heures de retard, premier coup de théâtre lorsqu’un des prévenus se lève, interrompant la Présidente du tribunal, Camille Ruhlmann : « J’ai des problèmes aux reins, je dois aller pisser toutes les 5 minutes. Je peux aller aux toilettes ? » Sans surprise cependant, certains des prévenus s’étant déjà donné en spectacle lors d’une audience relais en mars dernier, le même individu ayant même quitté la salle en lâchant un familier « Allez, bisous bisous » à la magistrate.
Au retour de suspension, alors que toutes les personnes présentes dans la salle pensaient pouvoir enfin assister à ce jugement d’ampleur, l’avocate, de John, décrit comme la tête de trafic, demande le huis-clos « pour la sérénité des débats et afin d’éviter la médiatisation excessive de ce jugement ». Nouvelle suspension à l’issue de laquelle la Présidente fait droit à cette demande, exhortant le public ainsi que la presse à quitter la salle d’audience.
Alors que le jugement aurait dû reprendre, c’est cependant un fait extérieur au département, et malheureux, qui mettra fin à ce procès à peine débuté : suite à l’attaque d’un fourgon pénitentiaire ce matin, dans l’Eure, et la mort de deux de leurs collègues, les escortes pénitentiaires du pays se mettent en grève et n’assureront donc plus le transport des prévenus à compter de demain, mercredi 15 mai.
Ce jugement pour trafic de stupéfiants a donc été interrompu. Il sera renvoyé les 15, 16 et 17 juillet prochains.