Un jeune homme condamné pour une série de cambriolages dans le Sedanais
L'enquête débutait le 7 février 2023 lorsque les gendarmes étaient prévenus, peu après 1h30, qu'un vol venait d'être commis dans les locaux de la société Afil Service, à Bazeilles. Arrivés sur place, le gérant de la société qui, avec son véhicule, a percuté un véhicule BMW qui tentait de s'enfuir, explique avoir été prévenu par la société de surveillance qu'un ou plusieurs individus étaient entrés dans son magasin de fournitures industrielles. Deux autres personnes, à bord d'un véhicule utilitaire, auraient, selon le chef d'entreprise, ramassé le conducteur du BMW break, se trouvant au sol, avant de s'enfuir. Il expliquait également que du matériel avait été volé. La vidéosurveillance du commerce était exploitée, montrant très clairement un fourgon blanc et le BMW entrer dans la cour et 3 individus, habillés de noir, gantés et cagoulés, s'introduire dans la société et en ressortir avec du matériel. Préjudice total : 9000 euros.
Dans le véhicule BMW, seul véhicule qui n'est pas déclaré volé mais qui appartient à une société dont l'activité est suspendue, les enquêteurs trouvaient deux traces ADN, sur la ceinture de sécurité côté passager et sur les plaques d'immatriculation (qui n'appartiennent pas au BMW mais à deux autres véhicules dans les départements 21 et 54), correspondant au profil génétique du prévenu. En revanche, les investigations des services d'urgence ne font état d'aucune personne blessée admise cette nuit-là, ni dans les Ardennes, ni dans la Meuse.
Quant au fourgon blanc, les enquêteurs font le rapprochement avec le vol d'un Peugeot Boxer au préjudice de la SARL Comptoir Electrique Meusien, la même nuit, à Sedan. Cette même nuit, un autre véhicule utilitaire blanc était déclaré volé, par la société Covi 08, à Ville-sur-Lumes. Un troisième fourgon de même couleur, était également volé cette nuit-là, à Vivier-au-Court, au préjudice de la RDTA. Le 7 février, les mallettes d'outillage volées chez Afil Services étaient retrouvées, dans des fourrés, et le fourgon était découvert, dans le même secteur, à moitié calciné.
Le mis en cause était interpellé, mais contestait l'intégralité des faits disant ne pas comprendre comment son profil génétique avait pu se retrouver sur le véhicule impliqué. Le prévenu n'était d'ailleurs pas blessé, contrairement à ce qui avait été supposé pour le conducteur du BMW accidenté. Son avocat, Maître Azzedine Yahiaoui, insistait donc sur le doute quant à l'implication réelle de son client, faisant partie de la communauté des gens du voyage, où les véhicules sont « achetés et cédés et vont et viennent régulièrement, pouvant expliquer la présence d'ADN sur une plaque d'immatriculation ». Autre fait troublant pour l'avocat de la défense, aucun des chefs d'entreprise n'était présent à l'audience, et le tribunal n'était destinataire que d'une seule constitution de partie civile, de la RDTA, malgré les préjudices importants pour les autres entrepreneurs, notamment pour le gérant d'Afil Services.
Avec une seule mention à son casier judiciaire pour usage de stupéfiants, le prévenu a finalement été relaxé du chef de destruction de bien par moyen dangereux. Il a, en revanche, été condamné à 18 mois d'emprisonnement intégralement assortis du sursis, alors que le parquet avait requis, à son encontre, 12 mois d'emprisonnement ferme. Le jeune homme devra également indemniser la RDTA à hauteur de 300 euros, sur les 6336 euros demandés pour le fourgon volé.