Une enquête mal menée et plus que légère mène trois suspects directement à la relaxe devant le tribunal

par Candide Blomme

Le 4 octobre, peu après minuit, la police était requise dans un appartement de Charleville-Mézières, pour un vol au préjudice d'un homme en situation de vulnérabilité. Lorsque la police arrive sur les lieux, les agents découvrent 3 individus, près d'un véhicule, garé dans la rue et procèdent à leur contrôle. Ils aperçoivent dans le véhicule des câbles de démarrage, une sacoche, deux téléphones et une carte bancaire. Ils demandent l'ouverture du coffre et y découvrent une télévision.

La victime expliquait alors qu'il avait été apostrophé par trois individus au volant d'un véhicule alors qu'il était en train de sortir ses poubelles. Accusée d'avoir jeté un pneu de scooter sur leur pare-brise, les individus ont entraîné la victime dans le hall de son immeuble et l'ont forcé à leur ouvrir son appartement.

Le plus jeune des trois, Messon, se serait muni d'un couteau de cuisine et aurait menacé la victime de « le trouer s'il déposait plainte » et prenait le micro-onde, la télévision, son téléphone portable, 180 euros en liquide, sa carte bancaire et son trousseau de clés.

En sortant de l'immeuble, le chauffeur de la voiture, Mahamadou, se rendait compte que ses clés de voiture avaient disparu et pensait les avoir perdu. Il découvrait alors avec surprise, alors que la police était arrivé, qu'un téléviseur se trouvait dans son coffre, ainsi qu'un téléphone qu'il n'avait jamais vu. Les clés de voiture étaient retrouvées dans la poche de Messon qui, très agité à l'audience, expliquait quant à lui avoir été présent sur les lieux car sa compagne vit dans le même immeuble, mais contestait le moindre méfait : « Le troisième individu, qui ne s'est pas présenté aujourd'hui, me ressemble un peu. C'est lui qui a fait tout ça, car aucun de nous deux (les deux prévenus présents à leur jugement) n'a rien vu, ni téléviseur, ni téléphone, dans le véhicule avant l'arrivée de la police ». Cependant,

Réinterrogée à l'audience, la victime identifiait formellement Messon. Quant à Mahamadou, il aurait, selon ses déclarations, plutôt cherché à calmer la situation et à le protéger de l'agressivité de son jeune complice.

Même si le tribunal a reconnu la gravité des faits et des conséquences psychologiques pour la victime, l'enquête, plus que légère, n'a pas permis d'apporter d'éléments suffisants pour leur imputer cette responsabilité avec certitude. Les trois mis en cause ont donc été relaxés.