Sur le procès Van Dessel plane le flou autour des violences ayant entraîné la mort de Jean-Luc Leroy, à Rethel, il y a deux ans
Ce vendredi 31 janvier s'est ouvert, devant la cour d'assises des Ardennes, le procès de Jordan Van Dessel, pour violences volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, de Jean-Luc Leroy, à l'âge de 63 ans.
Le 10 août 2022, Jean-Luc Leroy aurait eu une première dispute avec son colocataire, Louis Brun, à Rethel, avant l'arrivée de deux amis de ce dernier, Jordan Van Dessel et Nicolas Charbonnier. Les trois hommes lui réclament alors de l'alcool mais la victime n'en ayant pas, ils le passent à tabac.
Le contexte posé, difficile d'avoir plus de précisions quant aux raisons de cette violence, tant les témoignages divergent. Selon la voisine de la victime, qui l'a accompagnée aux urgences le jour des faits, les violences de Louis Brun sur Jean-Luc Leroy étaient régulières, pour ne pas dire quotidiennes. Concernant le présumé accusé, la victime ne le connaissait pas mais les coups portés ce soir-là par Jordan Van Dessel seraient, selon lui, la conséquence de propos concernant sa petite fille. Des propos pédophiles sont en effet évoqués par les trois amis, sans que cette affirmation ne puisse être corroborée par qui que ce soit d'autre. Des propos jugés même inenvisageables de la part de Jean-Luc Leroy, d'après ses proches ou les personnes qui le connaissaient. La victime est au contraire décrite comme une personne très gentille, faible et sous le joug de Louis Brun, « qui squattait son appartement de force ».
Le premier témoignage de Jean-Luc Leroy, à son arrivée aux urgences, sera pour l'infirmière qui le prend en charge. A la barre, cette professionnelle de santé a expliqué ce vendredi que Jean-Luc Leroy lui avait expliqué avoir pris deux coups de poing par Jordan Van Dessel, alors qu'il portait « une grosse chevalière jaune », puis avoir chuté et avoir reçu des coups de pied dans le haut du corps par Louis Brun.
Tout l'enjeu de ce procès sera donc de déterminer si ce sont les coups de Jordan Van Dessel qui ont entraîné le décès de Jean-Luc Leroy, ou des violences d'un des autres protagonistes, Les rapports d'expertises médico-légales, qui seront au cœur de la journée de lundi, pourront, on l'espère, éclairer la cour. Car là se trouve tout l'enjeu de ce procès pour le mis en cause présumé, qui encourt 30 ans de réclusion criminelle.
Maître Marine Nimal, avocate de Jordan Van Lessen, au micro de Radio 8
Jordan Van Dessel admet de son côté les coups : « Oui j'ai porté des coups à Monsieur Leroy, mais c'est impossible que ces coups soient à l'origine de sa mort ». La victime, on le rappelle, était bel et bien debout après le départ de ses trois visiteurs, mais très amoché. Il s'était d'ailleurs présenté aux urgences avant de tomber dans le coma deux jours plus tard, suite à l'apparition d'un hématome sous-dural au niveau de son crâne, et d'être transféré vers le service de réanimation du CHU de Reims, avec un pronostic vital engagé, service où il était décédé le 30 août, soit trois semaines après l'altercation.
Outre le médecin légiste et les experts, Louis Brun et Nicolas Charbonnier seront également appelés à témoigner ce lundi.