Accident mortel sur l’A34 : La conductrice condamnée, l’agriculteur exonéré

par Candide Blomme

Le tribunal judiciaire des Ardennes a rendu sa décision ce lundi dans l’affaire de l’accident mortel survenu le 4 avril 2025 sur l’autoroute A34, à hauteur de Donchery. Une collision entre une voiture et une vache divagante avait coûté la vie à un homme de 43 ans, passager du véhicule. La conductrice, dont l’alcoolémie s’élevait à 0,95 g/l de sang, a été reconnue coupable d’homicide involontaire.

Une soirée tragique

Dans la nuit du 3 au 4 avril, après une soirée arrosée, les deux victimes avaient décidé de retourner à Charleville-Mézières pour prolonger leur soirée. Selon les éléments rapportés lors du procès, la conductrice aurait été aveuglée par les pleins phares d’un véhicule arrivant en sens inverse. Elle ne garde aucun souvenir de l’accident.

Les secours, alertés par des témoins, ont découvert une scène de chaos : le passager, polytraumatisé et en arrêt cardio-ventilatoire, a été désincarcéré et transporté en urgence vitale au CHU de Reims, où il est décédé quelques heures plus tard. La conductrice, légèrement blessée, a d’abord tenu des propos contradictoires, affirmant être passagère arrière et que le conducteur avait pris la fuite. Elle aurait ensuite minimisé la gravité de l’état de son compagnon, déclarant aux témoins : « Non, ce n’est pas la peine, il est endormi, ça va aller. »

Un bovin déjà signalé

La vache impliquée dans l’accident avait déjà divagué sur l’autoroute plus tôt dans la journée, après avoir franchi une clôture en raison de ses chaleurs. L’agriculteur, propriétaire de l’animal, avait reconnu lors de son audition assumer l’entière responsabilité de l’accident. Malgré cela, le parquet a décidé de classer sans suite les poursuites à son encontre.

L'émotion de la conductrice

Ce lundi, devant le tribunal, la conductrice, en larmes, a déclaré : « J’ai eu peur. J’ai voulu prendre mon téléphone pour appeler les secours, mais lorsque j’ai tourné la tête vers lui, je n’ai pas reconnu mon compagnon, il était méconnaissable. » Une déclaration qui contraste avec son attitude initiale, où elle n’avait montré aucune empathie pour la victime.

Reconnue coupable d’homicide involontaire, la conductrice a été condamnée à 18 mois d’emprisonnement avec sursis, ainsi qu’à une suspension de son permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant un an.